Joueur : BELACQUA - Chloé Captures : 45 Arrivé(e) le : 02/03/2020 Âge : Quarante-deux ans Statut civil : Divorcé, père de deux enfants Profession : Agent de la brigade d'ivoire en arrêt maladie, peintre amateur pour passer le temps. Casier judiciaire : Vide, fort heureusement ! Poche objets : vide.
| Sujet: l'entracte (theodore) Sam 18 Avr - 18:37 | |
| Il arrose sa petite jardinière, laquelle est baignée de soleil durant quelques minutes, avant que celui-ci ne fonde définitivement derrière les immeubles et les tours. L'orange se mêle au gris dans un instant d'une beauté somptueuse et Amara regrette déjà cette nuit qui viendra à disparaître, malgré la quantité de méfaits qu'elle occulte. Silas aime prendre soin de ses plantes : il n'irait pas jusqu'à dire qu'elles ont remplacé ses enfants, mais elles représentent une routine, un geste quotidien et dans la vie du policier, c'est déjà pas mal.
Une fois la jardinière débordante de liquide, le quarantenaire revêt son pardessus terne et démodé. Non pas qu'il n'ait pas d'argent pour se refaire une garde-robe, mais c'était sa femme qui s'occupait de ses vêtements. Contrairement, à lui, elle avait un semblant de goût et de raffinement. L'apparence faisait part intégrante de son métier, après tout. Il n'est pas disposé à faire un défilé de mode, après tout. Il veut juste aller saluer un ami d'enfance, qui tient un bar, quelques rues plus bas.
Pour des gars qui ont poussé entre les hangars de la zone industrielle, posséder du foncier dans le cendre de Jadielle à même pas cinquante ans, c'est le signe d'une putain d’ascension sociale. On en est même au stade de la conquête spatiale, songe t-il en effleurant une femme au corps racé, qui s'élance vers la direction inverse, vêtue d'une robe moulante et d'un manteau de fourrure extravagant. Le bar de son ami est minuscule, bondé, mais tendance. Ce n'est pas là où les flics vont habituellement fêter les affaires classées. Ici, la pinte n'existe pas. On descend lentement les meilleurs crus, le petit doigt en l'air.
Son ami l’accueille, comme d'habitude, avec une belle coupe de champagne. Silas tente de la payer, comme à chaque fois, l'autre refuse. La danse est répétitive, on n'exploite pas les vieux potes, répète inlassablement le barman, avant de disparaître vers sa machine à plonge. Silas n'aime pas boire seul. Habituellement, le mardi soir, le bar est comme un cocon, tendre et quasi silencieux. Pourtant, aujourd'hui, il y règne le même bordel qu'en boîte de nuit. Il allait se percher sur le comptoir, prenant son mal en patience, quand il remarqua une tête connue, bien connue même, si connue qu'elle ne lui faisait même plus peur.
- Vous savez, on ne nous a pas congédiés de la brigade pour qu'on boive seuls, je crois...
Il s'agissait de son supérieur et pourtant, Silas le trouva bien diminué, à cet instant précis.
- Vous permettez qu'on partage cette table ? propose t-il avec un sourire. |
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