born from the ruins of its own destruction w/morgan.

nour erre dans viridian city depuis quelques jours déjà. quatre pour être exacte. depuis le premier, elle n'a cessé de chercher le même homme, le professeur samuel chen. elle commence à en avoir assez nour, à vrai dire, elle a en eu assez dès le début. vingt-quatre heures après son arrivée, elle a contacté le professeur bouleau. ce dernier l'a priée de rester dans les environs encore quelques temps, il a réussi à avoir le laboratoire du bourg palette, on lui a indiqué que personne ne savait où logeait le professeur chen mais qu'il s'était initialement rendu à viridian city pour inaugurer une nouvelle salle au musée des arts. qu'est-ce qu'un scientifique ferait là-bas? plus elle entend parler de cet homme et plus nour a l'impression d'avoir affaire à une starlette et non à un chercheur de renom. elle commence à douter de la nécessité de lui montrer la fameuse tablette, mais ce n'est pas elle qui décide. bouleau veut que monsieur chen donne son avis, alors nour attendra à viridian city jusqu'au jour de l'inauguration. néanmoins, l'archéologue a l'espoir de croiser le vieillard bien avant. sait-on jamais. viridian est certes une grande ville, mais le hasard existe. et puis, ça l'occupe. elle qui n'a rien à faire dans cette métropole, elle qui n'attend qu'une chose, retourner à ses fouilles. alors, elle se promène, va et vient de ruelle en ruelle. elle fait la touriste nour, elle observe les bâtisses, retient les noms des rues et s'imagine en train d'explorer une cité ancienne. derrière elle, il y a toujours balbuto. balbuto avec qui elle n'a toujours pas échangé un mot. les pokémons, ce n'est pas son truc, mais étrangement celui-ci lui plait bien. il ne lui demande rien, il se contente d'être là, à flotter en silence. ce mutisme aurait de quoi en inquiéter plus d'un, mais nour essaie de ne pas trop y songer. ses tentatives pour se débarrasser du machin ont échoué jusqu'à présent, alors elle s'accommode de la situation comme elle peut. elle accepte que désormais, il y a une ombre volante constamment derrière elle. si elle va à droite, balbuto va à droite, si elle va à gauche, balbuto va à gauche et si elle pénètre la cathédrale d'arcesus, balbuto en fait de même.

la dite cathédrale est fermée au public depuis près de vingt ans. autrefois lieu touristique le plus visité de la ville, un incendie est venu ronger le lieu de culte. des travaux ont rapidement été lancés mais tous les chantiers ont été brusquement arrêtés. dès qu'une compagnie de BTP reprenait le projet abandonné par une autre, un événement quelconque venait gâcher le projet : mort de l'architecte, enlèvement des enfants du maitre d'oeuvre, sabotage des machines, etc. cette histoire a fait suffisamment de bruit pour que nour parvienne à en retrouver des traces dans les archives de la ville. de nombreux articles de journaux avaient profité des événements pour partir à la surenchère de titre plus sensationnel les uns que les autres. la malédiction d'arcesus. la colère du dieu. le chantier hanté. etc. etc. piquée par la curiosité, nour se mit à lire tous ces articles et finit par apprendre que la cathédrale était une construction en date du XIème siècle. le bâtiment avait été construit sur les ruines d'un ancien labyrinthe antique. intéressant. le tracé du labyrinthe avait été gardé et utilisé pour construire en amont des catacombes où reposeraient les tombeaux des seigneurs de l'ancienne viridian.

sans surprise, nour a décidé qu'elle rendrait une petite visite à ces nobles cadavres. il ne lui fallut pas plus de quelques heures pour s'organiser. quelques cordes, des grappins, une lampe torche et un couteau. elle est prête. à la tombée de la nuit, nour arrive devant la cathédrale. ignorant les panneaux défense d'entrer, elle escalade la barrière de métal qui bloc l'entrée de la propriété et atterrit de l'autre côté. illuminée par la lune, balbuto et elle approche ce qui devait être l'entrée. il ne reste désormais qu'un tas de pierres posées en arc et quelques centimètres inégaux de briques entassées les unes sur les autres de manière saccadées. en explorant la bâtisse, nour parvient à retracer le chemin qu'on suivit les flammes. tout semble avoir commencé de l'aile nord pour finalement s'étendre sur tout l'ouest. finalement, la partie droite de la cathédrale n'a pas été trop endommagée. les murs sont relativement intactes si l'on oublie la poussière et les toiles de mimigal qui trainent dans les coins et recoins. dommage pour nour, tous l'immobiliers sauvés se trouvent désormais soit au fameux musée des arts, soit à l'église célébi. les commissaires priseurs et les prêtres ayant réussi à se partager le magot. tant pis pour les trésors religieux, nour sait que les véritables merveilles se trouvent derrière cette trappe qu'elle découvre après deux heure d'exploration.

doucement, elle descend les escaliers de pierre qui s'enfonce dans les catacombes. elle n'était parvenue à ne trouver qu'un seul plan des lieux, inchangé depuis leurs constructions. pourtant, d'autres documents lui ont indiqué que des rénovations ont eu lieu à plusieurs reprises. nour risque bien de se retrouvée face à des cul de sacs de temps en temps. alors, armée de son stylo, elle s'est mise à modifier le plan lorsque nécessaire, ajoutant les murs, les escaliers et les pièces ajoutés au fil du temps. les catacombes apparaissent plus grandes que sur le papier. initialement, nour avait prévu de quadriller la zone avant de véritablement l'explorer. il allait falloir changer ses plans. elle n'aura jamais le temps de recouvrir tout cet espace en une nuit. autant travailler petit à petit. nour fait demi-tour en direction de la première salle qui a véritablement piqué sa curiosité : un tombeau familial. on y trouve trois cercueil de pierre sur lesquels sont sculptés les corps d'un homme et de deux femmes. sur les côtés, elle trouve des des inscriptions en zarbi. intéressant. très intéressant. nour se met à les reproduire du mieux qu'elle peut sans remarquer que derrière elle, trois têtes flottantes s'apprêtent à l'approcher.    

— Ah bon ? On est déjà venu ici, dit-il d’une voix douce, son regard sondant le sourire énigmatique du fantominus qui flotte à hauteur de son épaule. Fantominus semble avoir senti la présence de spectres dans les catacombes de la vieille cathédrale. Le truc, c’est que la dernière fois que lui et Morgan sont descendus ici, ils n’y ont trouvé qu’une équipe de tutafeh casse-cou et malicieux qui vivent ici comme des gamins dans un squat, jouant à se voler après dans les dédales de pierres, se cachant dans les murs pour en jaillir sans prévenir et terrifier les quelques touristes qui s’aventurent dans les lieux… Rien de très passionnant et surtout, rien à chasser pour un chasseur dont c’est le gagne-pain. Alors pourquoi, à cet instant, fantominus souhaite-t-il soudainement revoir ses vieux camarades ? Étonné mais convaincu, Morgan entame la descente, l’oreille aux aguets. D’ordinaire, les tutafeh sont bruyants. En tant que chasseur de fantômes, Morgan a préféré que le fantominus qui l’accompagne maintienne cette apparence immature afin de prendre du plaisir à la chasse. S’il débarquait avec le méga ectoplasma que devrait être son pokémon, alors, quoi ? Tout le monde prendrait la fuite en panique et c’en serait terminé ? Pas drôle. Toujours aucun bruit dans les catacombes à mesure qu’il s’enfonce dans leurs entrailles. Pas même les cris de quelques visiteurs. — Tu m’intrigues, vraiment, murmure-t-il à l’attention du fantominus qui, bien visible, vole à ses côtés. À peine arrivé au niveau du tombeau familial, donc finalement, pas si profondément au coeur des catacombes, il se stoppe net. Face à lui, une cascade de cheveux bouclés oscillant entre le cuivre et le bronze, appartenant à une femme qui lui tourne le dos. Penchée sur quelque chose qu’elle tient à observer de près, elle n’a pas vu, dans son dos, trois tutafeh (il en manque un, ils sont quatre d’habitude) qui flottent non loin de sa nuque et se demandent probablement quelle serait la façon la plus optimale de lui causer la peur de sa vie. Partagé entre l’amusement et l’envie de la prévenir, il opte pour l’attente, bras croisés, tandis que le sourire du fantominus à ses côtés s’élargit toujours plus. Morgan sait combien avec ces spectres, les choses peuvent dégénérer rapidement. Il sera là pour intervenir en cas de besoin, mais tant que le danger n’est pas présent… Une fois lancés dans l’attaque, les spectres ne peuvent être efficacement repoussés que par des spectres ou, à la rigueur, des psy. Si cette fille ne possède que des pokémons insectes ou normaux, elle est foutue. Les trois tutafeh n’ont pas aperçu le chasseur et son pokémon dans leur dos. La scène est cocasse, composée d’un trio qui s’ignore et dont Morgan est le seul, à l’exception de tutafeh, à connaitre l’intégralité du plan de jeu. A moins que… Il y a toujours une chance pour que le quatrième tutafeh de la bande se soit ramené dans son propre dos, avec la même discrétion que lui, et qu’il attende à son tour le moment d’intervenir. Auquel cas, il serait la quatrième et dernière branche du plan de vue, et le seul sachant. Préférant préserver un peu de suspense, Morgan choisit de ne pas se retourner pour vérifier.

- intéressant, très intéressant (...)
nour murmure presque de peur de faire disparaitre ses trésors au seul son de sa voix. elle a toujours eu du mal à déchiffrer les zarbis, mais elle parvient à comprendre quelques mots par-ci et là : père, mère et (...). elle ne sait pas pour le dernier, au vu de la pierre gravée sur le troisième tombeau, elle devine les traits d'une jeune fille, peut-être une enfant, alors elle se dit qu'elle doit être leur fille. nour se demande, elle se demande si les trois cadavres ont été enterré en même temps, à quelle famille ou dynastie ils ont bien pu appartenir et surtout si d'autres merveilles se cachent dans ses souterrains. il va lui falloir revenir, seule ou avec une équipe, mais en tout cas bien mieux équipée. ce n'est pas avec la pauvre batterie de portable qu'elle parviendra à déterrer tous les secrets que ce lieu a à lui offrir. sur cette pensée, nour lève la tête de ses tombeaux pour la mener vers la sortie. sortie où se tient un grand brun et son sourire narquois. l'échine collée contre un rebord, les jambes en équilibre l'une sur l'autre, sa seule présence finit par agacer nour.
- tu veux ma photo?
sourcils froncées, voix grognante, nour a envie de mordre. chienne menacée, elle ne sait pas que l'ennemi ne se tient pas devant mais derrière. comment le pourrait-elle? les trois tutafeh bougent au rythme de ses mouvements, l'inconnu ne daigne pas lui donner la moindre indication sur ce qu'il se passe et balbuto, balbuto dort peut-être debout ou bien est-il insensible au sort de cette dresseuse qu'il a fait sienne. pourtant, nour finit par remarquer que quelque chose cloche. d'abord, elle commence à entendre des murmures : d'abord distincts, ils finissent par se fondre en un chant unique. la reine de l'archéologue finit par accrocher celle de l'inconnu.
- qu'est-ce qui se passe?
la mâchoire tendue, nour bouge doucement sa nuque : sans rythme brusque, dans un silence presque religieux, elle veut savoir si ses voix incompréhensibles viennent de derrière elle (...) la réponse est oui.
nour finit par les voir,
ses tutafeh chantant,
chantant l'air d'une malédiction.
nour a eu l'occasion de croiser des spectres dans sa vie,
alors, elle sait, que là maintenant,
il vaut mieux courir.  

- si lancer de dé réussi, nour parvient à esquiver l'attaque malédiction et se retrouve en dehors du tombeau de retour dans les souterrains. elle a essayé de tirer morgan par le bras pour qu'il la suive.
- si lancer de dé échoue, nour ne parvient pas esquiver l'attaque malédiction (effet à déterminer), elle est maintenant touchée par une malédiction et les tutafeh perdent la moitié de leur point de vie chacun. elle ne sort pas du tombeau est tombe dans les pommes. #morganalaide  

Agacée et nerveuse à l’idée d’avoir été espionnée contre son gré – qui ne le serait pas ? Loin de s’en formaliser, Morgan, spectre parmi les hommes et entièrement dénué du moindre instinct social humain, ne fait pas un geste pour justifier sa présence. Il attend, amusé, l’intervention des tutafeh. Lorsque la fille se retourne, les pokémons entament leur chant maléfique. C’est le moment de se barrer. Fantominus ne s’est pas encore révélé à la petite bande, probablement attend-il de devoir vraiment s’y coller, mais à ses yeux, rien ne presse. Pas tout à fait d’accord avec cette analyse de la situation, Morgan ne tarde pas à suivre le mouvement de l’inconnue qui le chope par le bras pour l’entrainer à sa suite. Elle court vite, a l’air sportive et habituée à l’exercice. Lui, il est plus doué dans l’ombre et dans la dissimulation, aussi, lorsqu’ils s’enfoncent dans les souterrains, Morgan attrape à son tour le bras de l’inconnue et l’incite à se stopper brutalement pour le suivre dans le renfoncement d’un mur. On dirait un sarcophage vertical, glacial et fait de la même pierre que les couloirs qui les enserrent. Tout est étroit, par ici, et Morgan, d’un index posé sur les lèvres, fait signe à la fille de respirer le plus doucement possible. Il tend l’oreille, et jette un coup d’œil au fantominus qui l’accompagne. Ce coup d’œil signifie : « Qu’est-ce que t’attends ? » Mais le pokémon lui renvoie un large sourire plein de mystère et d’amusement. A nouveau, Morgan ressent l’envie de rire mêlée à l’appréhension. Une bourrasque se fait entendre et il sait que les tutafeh arrivent. Ils ne se sont pas pressés, sachant pertinemment qu’ils finiraient par les trouver. Sauf si… Sont-ils suffisamment bien cachés, alors même qu’ils se trouvent dans la maison de ces pokémons, dont chaque recoin est connu d’eux ? S’ils venaient à les débusquer, alors plus d’autre choix : il faudrait se battre.


{DISCRÉTION} | 30

ils sont proches, beaucoup trop proches pour nour. elle a l'impression d'étouffer entre ces pierres et cet homme. il a l'index qui vient titiller ses lèvres. il ne faut pas qu'elle fasse le moindre bruit. elle essaie nour, elle essaie de calmer sa respiration, de ne pas faire frotter ses vêtements contre les dalles des murs. (...) nour aperçoit dans l'angle de sa cachette les tutafeh. si elle les voit, ils la voient. bercée par cette logique, nour glisse doucement sa main dans sa poche, là où est rangée sa pokéball. elle se félicite d'avoir pensé à acheter ce miaouss hier sur le marché noir. à vrai dire, elle n'a pas eu le choix. elle qui s'y était rendue pour en apprendre plus sur ces vendeurs et revendeurs illégaux s'est retrouvées face à une obligation d'achat. le marchant, un certain ulrich s'est engagée à lui prendre les bestioles qu'elle pouvait lui ramener si elle lui achetait un pokémon. une sorte de droit d'entrée pour s'assurer que nour n'était pas flic ou que si jamais elle tentait de le dénoncer, il aurait la preuve qu'elle ne montrait pas pâtes blanches non plus. alors, nour a pris cette bestiole. ce miaouss à la gueule esquintée. le pokémon avait l'air d'avoir besoin de tranquillisant et surtout d'une bonne thérapie, mais pour le moment, il pouvait se révéler utile. alors nour lance sa pokéball dans les airs et le libère. lui montrant les trois spectres, elle lui murmure.
- fais quelque chose.