(fait divers) oeil pour oeil.

insécateur achève violemment l'homme qu'il affronte, si violemment qu'une giclée de sang vient se répandre sur tout ce qui est aux alentours. l'homme perd une main et s'effondre. le second tire sur riolu, riolu qui est touché, riolu qui hurle mais qui tient. la douleur le fait s'enrager, il retourne au combat sans hésiter touche l'homme armée qui se prépare à tirer à nouveau. au loin, on entend du bruit, le pas de course de personnes alertés par le premier coup de feu.

t'as l'impression que tes yeux n'arrivent pas à suivre le combat. c'est trop rapide. ton insécateur qui taillade, une main qui vole, tranchée nette. un adversaire qui s'effondre. du sang qui gicle, qui éclabousse les murs. c'est violent. tu pensais pas que les choses en arriveraient là. entre toi et barrow, la lutte fait rage. bam. un coup de feu. et tu vois ton riolu qui recule sous l'impact. — obé ! le trou dans sa fourrure, le sang qui commence à l'imbiber. tu sens une vague de colère monter en toi. t'as envie de te lever, de te jeter dans la mêlée. de balancer des coups de poings, de genoux. mais t'es incapable. tu tentes de te redresser, mais ton corps n'est que douleur, le moindre mouvement t'envoie des éclairs devant les yeux. t'as l'impression de défaillir sous la charge d'adrénaline, et de peur aussi. parce qu'obé s'est mangé une balle. une putain de balle. — défoncez ce fils de pute ! tu fais l'effort de te redresser, de t'asseoir. la bave qui s'échappe de ta bouche, mêlée d'un peu de sang. t'es pas beau à voir zeke. mais tu peux pas rester allongé alors que tes pokémons luttent pour leur survie. et pour la tienne. alors tu tentes de tenir le coup. de ne pas t'évanouir. t'as mal. partout.

t'entends même plus les cris du désormais manchot. son sang qui continue à pulser, à se répandre sur le sol. toi tu ne vois que les deux balles qui se figent dans la carapace de kada. tu deviens fou de rage. ton meilleur ami, ton plus fidèle compagnon, vient de se prendre deux tirs. tu vois obé qui saute sur le dernier opposant, tentative de le faire tomber. mais déjà ça s'agite à l'extérieur de la chambre. foule qui débarque, qui gueule. des pokémons qui fusent de partout. tu vois un tartard. un boustiflor, des lianes qui fusent de partout. toi t'es debout, la main autour de ta poitrine. comme pour t'empêcher de tomber. tu veux te rapprocher de kada, voir s'il va s'en sortir. le manchot qui ferme sa gueule quand un mackogneur lui balance un coup de pied en pleine figure. lui il passe une sale journée quand même. en plus d'une main, presque toutes ses dents s'en sont allées. pétées. t'as envie de les tuer. de les tuer tous. surtout barrow. il est où d'ailleurs cet enfoiré ? tu tombes à moitié sur ton insécateur. t'es à moitié conscient zeke. la douleur qui te serre la poitrine comme une main géante. les poumons prêts à éclater, ton visage tuméfié marqué par la violence, la colère, la haine. tu vois presque rien. le sang qui pulse, l'adrénaline qui te maintient debout. mais tu vas pas tenir longtemps. tu le sais. tu le sens. mais tu veux voir comment vont kada et obé. alors tes dents elles crissent quand tu sers fort. juste pour tenir encore un peu. — c'est barrow qui est venu avec ses deux connards. parce qu'il a parié sur moi et que j'ai perdu. tu t'écroules, genoux à terre. un filet de sang qui s'échappe de tes lèvres. t'as mal. t'as envie de dormir.