(capture) is about the destination, not the journey

- un billet pour rosalia.
- votre pokémon ne vient pas avec vous?
- ce n'est pas mon pokémon.
- (...)
- (...)
- si il vous suit, il doit également avoir son billet.
- vous déconnez?
comme seule réponse, la réceptionniste lui montre le panneau à sa droite. nouvelle politique de la région. encore une connerie de la ligue pour récupérer des sous. les connards.
- je ne paierai pas pour un pokémon qui n'est pas le mien.
- alors vous ne monterez pas dans le train.

- vous pouvez vous grouiller? y'en a qui sont pressé.
et voilà que nour gueule, comme si elle sait si bien le faire. l'homme qui a pris la parole commence à en faire de même. le ton ne cesse de monter, embrassant les personnes aux alentours et alertant les agents de sécurité. ils se mettent à surveiller d'un oeil la situation, prêt à intervenir.
- CE N'EST PAS UNE CONNASSE QUI VA (...)
il n'a pas le temps de terminer sa phrase, tout d'un coup, il pousse un hurlement de douleur. une migraine, une migraine si forte qui finit par le faire basculer sur le sol. les mains collées contre les tempes, il continue à crier. les prunelles de nour glisse vers balbuto, elle voit dans son regard éteint quelque chose, quelque chose de différent, quelque chose qui lui fait comprendre qu'il n'est pas étranger à la souffrance de l'homme à terre.

- on. se. casse.
les mots sont adressés à balbuto. des mots inutiles, où qu'il aille, il la suit. elle n'a pas besoin de lui dire grand chose, c'est même la première fois, depuis leur rencontre que nour lui adresse un mot. ensemble, ils quittent la gare, d'abord d'un pas pressé, le rythme s'accélère jusqu'à se transformer en course dès lors que les agents de sécurité se mettent à les poursuivre. ça sent le procès cette histoire, le sale procès, songe-je nour.
- tu saurais pas nous téléporter par hasard?
aucune réponse, aucune téléportation. la réponse doit être non. alors, nour continue à courir, tandis que balbuto flotte derrière elle. ils bousculent des passants, sautent par dessus des bagages et puis, finalement, ils finissent par semer les deux leurs poursuivants.

il se met à pleuvoir,
balbuto et nour attentent sur le bord de la route, un morceau de carton entre les mains qu'ils agitent devant chaque voiture qui passe. on peut voir sur leur écriteau l'indication : ROSALIA. l'option train étant désormais écartée, ils ont dû se rabattre sur le stop.
- putain de merde, c'est de ta faute ça.
elle s'adresse à balbuto,
balbuto qui ne répond pas.
aucun signe, aucun mouvement.
- pour lancer des attaques psy y'a du monde, pour s'excuser, y'a plus personne.
elle bouillonne nour,
elle en a assez de ce pokémon. elle n'en a jamais voulu et voilà qu'elle se trimballe un abandonnèrent à procès.
- bon, j'commence. (...) merci d'avoir voulu m'aider (...) mais va mieux éviter t'attaquer des pauvres types comme ça. (...) où alors attends que je te le demande (...) tu sais, on aura pas toujours la chance qu'on a eu (...)
pendant un instant, nour a vraiment cru que balbuto comprenait ce qu'elle disait et qu'il allait même finir par s'exprimer, mais comme d'habitude, ses mots se heurtèrent au néant.