(capture) mystery gift

soleil de février, caché derrière les nuages gris dont les rares rayons suffirent à te réveiller. peut-être bien que le tintement incessant des écailles de ding avait sa part de faute dans tes grognements matinaux, peut-être pas. ce jour-là était un jour spécial, alors tu comprenais son excitation. il y avait une semaine de cela, ta mère t'avait envoyé une lettre via le pc du centre pokémon de la ville. aller là bas regarder tes messages était un rituel pour toi, une simple habitude encrée dans ton quotidien, quelque chose d'ennuyeux mais nécessaire. puis parfois, tu recevais des messages de ta mère, des "comment tu vas ?" tout simple qui pourtant illuminaient ton visage sombre. des "je t'aime" qui te faisais regretter d'être partie loin d'elle. eh bien vendredi de la semaine dernière, t'avais reçu un "j'ai une surprise pour toi, regarde ton pc dans sept jours" qui t'avais intriguée. puis t'avais réfléchi, si fort que t'avais ptêtre bien de la vapeur qui sortait de tes oreilles tant t'avais fais marcher ton cerveau. la réponse était évidente: à nouveau, elle t'avais capturé un pokémon. alors tu te réveillais, tu prenais tout ton temps, mais au fond, ton coeur battait putain de fort et t'avais hâte d'avoir un nouveau compagnon.

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ding était toujours aussi collant. chaque pas que tu faisais, il les copiait et puis parfois, il te tournait autour comme pour te dire de te dépécher. toi, tu mangeais tranquille, tu buvais ton verre de lait meumeu et tu contenais ton excitation, parce-que c'était toujours comme ça avec ding, et que si tu devais la montrer, son comportement empirerait. t'avais envie de sauter partout, de hurler de hâte, mais tu le faisais pas. t'avais clairement pas envie que ding fasse tinter plus fort encore ses écailles comme pour te parler et partager son excitation. pourtant, il savait que tu le comprenais pas, enfin c'est ce que tu pensais. t'avais foi en lui, certaine qu'il était intelligent. parfois les maîtres étaient trop subjectifs, et il reconnaissaient pas l'idiotie de leur bête. jamais tu admettrais que ding était aussi idiot que son nom. et puis pourquoi tu lui avais donné ce nom d'ailleurs ? tu t'en rappelais même pas, mais tu te souvenais que c'était la nuit de ton anniversaire, quand tu l'avais eu, et que t'avais bu un peu d'alcool pour fêter ta majorité. l'alcool, tu le supportais vraiment pas bien. ça avait toujours pas changé et ça changerait sûrement jamais.

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ding, et toute son espèce au passage, faisait partie des pokémons qui fonctionnaient en groupe. ils grandissaient en groupe, vivaient en groupe et mourraient en groupe. normalement, il n'étaient jamais censés être seuls, les bébécailles surtout, qui étaient encore trop jeunes pour être indépendants. ta mère t'avait pourtant toujours dit qu'elle l'avait trouvé seul, blessé au pied d'un arbre, et qu'elle l'avait juste soigné. pendant un an ou deux, il avait bien vécu sa sollitude, tu lui suffisais et il était heureux comme ça. mais maintenant, maintenant que tu avais ta propre vie, maintenant que non, tu ne vivais plus uniquement pour lui, il était seul, terriblement seul. t'en avais parlé à ta mère, et certainement, c'était pour ça qu'elle avait décidé de t'offrir un nouveau compagnon. t'avais hâte de savoir quel espèce se serait, son nom, sa personalité, est-ce qu'il serait aussi bavard que ding ? aussi timide avec les inconnus ? aussi adorablement idiot ?

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trève de plaisanteries, il était temps de sortir. tu t'étais bien habillée, bien coiffée et avais pour une fois t'avais mis un peu de maquillage. tu voulais faire bonne impression et ça se voyait; peut-être un peu trop ? tu retournas dans la salle de bain, puis devant le miroir, secouas la tête, histoire de faire plus naturel niveau capillaire. tu retouchas ta frange, puis y allas. le brouhaha de la mégapole te surpris un instant, les murs étant peut-être trop bien isolés, alors tu pris un grand soupir et te mélas à la foule grise. ding à tes pieds trouvas difficile de te suivre, alors pouf, dans la poké-ball, c'est que c'était pratique cette merde. t'arrivas au centre de viridian city au bout de quelques temps, puis t'hésitas, devrais-tu te moquer encore un peu de ton compagnon en le faisant attendre et en allant boire un café ? ou arrêter de résister et courir au pc le plus proche ?

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ta décision était prise, tu foncerais au pc. t'étais trop faible et l'envie de voir ton nouveau pokémon était trop forte. par contre, si tu t'attendais à quelque chose, c'était pas à voir un mécanicien en train de réparer le seul pc disponible dans le centre. merde. merde. tu t'approchas, te dépéchas d'être polie et lui demandas quand il pensait avoir fini. une heure. merde. est-ce que t'étais capable d'attendre même ? tu fis volte-face au mécanicien et te dirigea vers le café le plus proche. puis, tu sortis ta poké-ball de ton sac et expliqua la situation à ding. une mine triste. tu comprenais peut-être pas le language pokémon, mais tu comprenais ça. une heure, c'est pas comme si c'était la fin du monde non plus. mais ça faisait une semaine que vous attendiez et vous commenciez tous les deux à vous faire impatients.

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peut-être, sûrement que vous étiez trop impatients. toi t'étais comme ça. trop vive, trop enjouée, t'avais trop hâte et ensuite t'abandonnais vite. t'étais comme ça, heike. t'avais grandi, entre temps, et t'avais appris à contenir ta joie pour être heureuse au long terme. pas sûre que ça ait exactement réussi, puisque maintenant t'avais plus l'allure d'une meuf froide mais charismatique que celle de la gamine que t'étais à l'intérieur. ça t'arrangeais, n'empêche. t'avais peut-être du mal à l'admettre, t'étais une criminelle, maintenant. et si il fallait pas non plus le crier sur les toits, fallait pas non plus s'en cacher. bref, peu importe la maturité que t'avais acquéri en vingt ans, là maintenant t'étais impatiente, et tu voulais emmerder arceus pour t'avoir foutu autant la poisse.

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t'en avais vraiment marre aussi. voir tout le monde autour de toi en joie de leurs activités. ils discutaillaient, et toi, toute seule avec ding, tu déprimais parce-que le sort était contre toi. peut-être que c'était le karma qui se dressait contre toi, peut-être bien que oui, ptêtre bien que non. tu devrais faire un sondage au repaire, histoire de voir si t'étais la seule à remarquer des effets négatifs sur ta chance. et bordel. ça te revint. t'avais cassé un miroir y'a deux semaines. vraiment ? c'était vraiment ça ? bordel, ta mère avait raison. tout ça c'était vrai. tu t'en étais moquée et tes joues s'empourpraient quand ta mère parlait de superstitions, tu trouvais ça ridicule. était-ce le courroux d'arceus ? tes mauvaises actions s'étaient-elles regroupés contre toi ? tu l'ignorais, mais cette fois tu espérais VRAIMENT que ça marcherais, de regarder par la fenêtre l'état du pc du centre pokémon.

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la dépression. le monde se moquait de toi. pourquoi toi ? toi qui n'étais qu'une simple victime de la vie, pourquoi arceus t'avait-il pris comme cible ? tu n'avais rien fait de mal après tout, pour mériter ça, quelques conneries ici et là, voler du pain au marché, assister à un meurtre et pourtant ne rien dire, sortir la nuit, rejoindre un gang et consentir à y travailler... VRAIMENT, tu voyais pas pourquoi le sort s'acharnait aussi évidemment sur toi. c'était même plus discret en plus. à chaque fois, le mécano avait l'air d'avoir fini, puis quelque chose fonctionnait plus à nouveau et il se remettait à bosser, ça devenait ridicule et en plus, t'avais même plus de café. tragique, vraiment. tragique.

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hrp:

tu t'ennuyais, tu savais pas quoi faire. lire, peut-être ? qu'est-ce qui te passait par la tête, toi, lire ? ouais c'est ça, et tu fais partie d'un gang aussi, les jeunes, tous des menteurs hein. ding s'était endormi, blottit contre toi. pas très agréable au toucher, les écailles. puis les vingt-neuf kilogrammes aussi, ils se faisaient sentir sur tes pauvres jambes. t'aurais bien été courrir, te défouler, mais t'avais pas envie de le réveiller non plus. qu'est-ce que tu donnerais, pour avoir ton nouveau pokémon avec toi, enfin. mais non, t'étais bloquée avec une enclume sur les genous et toujours pas de café.

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tu interpelas le serveur, lui demandas un nouveau café, t'en avais vraiment besoin. belle gueule le serveur, mais c'est pas ça qui ramenerait le café plus vite. t'attends bien... cinq minutes. ok, t'exagérais peut-être un peu. c'était pas si long. chaque minute, pour toi une heure. un faussé se creusait chaque seconde entre le centre pokémon et toi. t'avais l'impression d'être dans brûme de stephen king, de contempler la mort dans le paysage. tu lançais un regard à ta tasse à nouveau vide, t'y cherchais le sinistros de ta mort. chaque minute, ton corps s'affaissait un peu plus dans ta chaise, tu devais sûrement ressembler à un cadavre, là maintenant.

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pourquoi est-ce que ça s'éternisais, même ? on pourrait croire que c'est compliqué comme machine, un pc, mais ça devait pas être SI compliqué que ça prendrait trois heures à réparer ! bon... il te fallait bien l'admettre, la petite aiguille n'avait même pas encore fini son tour de l'horloge, mais on aurait dit ! le mécano est-il à ce point mauvais ? on était dans une mégapole, bordel ! le service devrait être bien, rapide et efficace. pas lent à en mourir !

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ENFIN, le mécano s'éloigna du pc, puis quitta le centre. quelqu'un s'approcha, IL MARCHAIT ! quel mécanicien incroyable, avoir fait ça en trente minutes ! jamais tu n'aurais dénigré son travail, ce que ça serait idiot ! tu te levas, ne tentant même pas le réveil en douceur avec ding tant tu l'avais quasiment oublié. t'avais envie de prendre dans tes bras ce con de serveur, mais tu te contentas d'un pourboire conséquent. PEU IMPORTE TON ARGENT ! tout ce qui comptait actuellement c'était ce FOUTU pc ! tu t'approchas alors du pc, prête à faire la file, qui curieusement, s'était aggrandie à vue d'oeil en seulement quelques minutes.

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